Un brin de lumière dans ma vie ; With Cassie

Un brin de lumière dans ma vie




Les rencontres avec le psy deviennent pour moi, de plus en plus monotones. Je déteste cette salle d’attente avec ses hauts néons blancs, qui vous font sentir comme dans une prison. Enfin, c’est PRATIQUEMENT une prison ici. Avec ses grillages qui recouvrent toutes les fenêtres, empêchant la lumière naturelle de s’y faufiler. À l’institut Stock, il y a deux catégories de patients. Il y a ceux, qui sont malheureux de n’avoir jamais été accepté parmi la société, et qui rêve de s’y faire accepter. Et il y a… Nous ! Ceux qui étaient autrefois membre actifs de la vie en société, mais qui ont étés rejetées par celle-ci, et qui tente aujourd’hui de fuir les impacts qu’elle a eu sur nous. Pour certain, c’est la dépression ou même le suicide. C’est ironique quand on y réfléchit. Il y a ceux qui se battent pour être accepter, et il y a ceux, qui détestent l’être, car cela les a complètement détruits de l’intérieur.

J’étais assise sur l’une des très peu confortables chaises de la salle d’attente, la tête posée contre le mur derrière moi. J’avais les yeux clos, et je tout se que je percevais autour de moi, hormis les battements de mon cœur, était les échos lointains d’un bébé qui hurlait. Mes pensés dérivaient comme bon leur semblaient. Mes frères, ma mère, mon père… Mes amis, les fêtes, LUI. Lui que je croisais pratiquement à toutes les soirées arrosées de la ville. Celui qui, sans le vouloir avait gâché ma vie. Celui qui m’avait mise enceinte.

J’étais trop jeune et stupide pour assumer mes actes, et surement le suis-je encore, bref, je m’étais faite avorter. S’était donc pour cette raison, que je devais venir ici, une fois par mois, discuter avec un psychologue. Mes parents avaient crus nécessaire que je rencontre quelqu’un pour « m’aider à oublier ». Seulement, même avec toutes les thérapies du monde entier, je ne pourrais jamais réellement oublier, et me pardonner se que j’avais fais.

J’ouvris lentement mes yeux, quelqu’un venait de me parler.

Mes longs cheveux blonds/blancs vinrent cacher mon visage lorsque je baissai ma tête pour mieux apercevoir qui tentait d’attirer mon attention depuis quelques secondes. Mes mains, vernis d’un noir luisant, se placèrent impulsivement dans mes poches de pantalon. Je devais faire peur, avec mon teint blafard, et mes yeux cernés. Je n’avais pas tellement dormis cette nuit, bien que j’ai essayée. Mon système était trop habituée à faire la fête, il ne voulait pas se reposer.

J'avais tendance à penser que la vie était une sorte de jeu. Vous savez, parfois, lorsqu'on joue à quelque chose, au poker par exemple, parfois, on gagne. Alors là c'est la fête, on s'en comme qui dirait pleins les poches. Malheureusement, la roue tourne, et on fini parfois par perd toute crédibilité face aux autres joueurs. Vu dans ce sens là, la vie ressemble clairement à une partie de POKER. Ce n'est quand même pas ma faute si je n'avais pas été assez stratégique pour m'en sortir avec le pactole. Pas ma faute non plus si je devais aujourd'hui déclarer avoir perdu la partie. Pas ma faute ... Voyez-vous, ma tête va exploser si je continue à utiliser toutes ces métaphores... Peut-être devrais-je m'arrêter là avec les figures de styles, ma vie est déjà assez compliquée.

La journée était magnifique. Vous savez, un soleil qui rayonne, une herbe toujours aussi verte, un ciel sans nuages, des oiseaux qui chantent des mélodies qui semblent avoir été répétées des millions de fois. Je m'étais levée, ce jour là, de très bonne heure. Oui, la lumière filtrée à travers les volets de ma chambre m'empêchaient souvent de terminer ma nuit. Mais, cette fois-ci, ce n'était pas grave. J'avais une très forte envie de sortir. Rester enfermée, très peu pour moi. Même à cinq heures du matin! Le sourire aux lèvres, même s'il ne servait à rien de montrer ma bonne humeur alors que j'étais seule dans mon appartement, je pris une douche gelée, et me vêtis, d'une robe verte que je trouvais magnifique, avec des petits souliers me faisant ressembler à Cendrillon. Le tout orné d'un énorme collier jaune, et pas de maquillage; je n'avais pas eu envie de me peindre aujourd'hui. J'aimais la mine que j'avais au réveil, genre, le visage tout pâle, alors le fond de teint, très peu pour moi. Je finis donc par sortir, une trentaine de minutes plus tard.Comme je m'y étais attendue, il n'y avait presque personne dehors. Brisol, à presque six heures du matin, c'est pas vraiment éveillé. Parfois, c'est encore même pas couché. Et ouais, les jeunes de nos jours ont un drôle de rythme. Bizarrement, je ne m'en plaignais pas. C'était comme une petite routine parfois, assister à des fêtes, se coucher en plein milieu de la matinée, et se réveiller le soir pour recommencer. Ils peuvent dire, les vieux qu'on ne fait rien de nos journées. Mais s'ils savaient à quel point faire tout ça est fatiguant...

Jusqu'à onze heures du matin, je passais ma journée dehors. Durant ces longues heures, je nourrissais les pigeons au Parc, avec ce qui aurait dû me servir de déjeuner, je restais assise sur un banc en plein soleil, j'abordais de vielles personnes en leur parlant... Bref, la routine quoi! J'eus même une longue conversation avec un papy qui me raconta la vie qu'il avait vécu. Moi, j'l'écoutais, comme un psychologue, ce qui me rappela que je devais me rendre à une consultation au centre STOCK à onze heure et demi. Je pris un taxi pour m'y rendre, comme j'avais l'habitude de le faire. Allan avait encore découvert une chanson plus que géniale, qu'il me fit partager. Une fois arrivée là-bas, je dis bonjour à toutes les personne que j'y vis. La salle d'attente m'attendais à présent. J'avais tellement l'habitude de m'y rendre qu'elle commençais à devenir monotone. J'avais donc prévu des choses à faire si jamais je m'ennuyais encore... Du genre compter le nombre de carreau utilisé pour le carrelage. J'avais même pris un petit carnet et un crayon de papier pour le noter, histoire de vérifier si la prochaine fois il y en aurait autant ( je soupçonnais une créature de se cacher en dessous et je jouer avec ... ). Poussant la porte, moi, la grande habituée je commençais à compter les carreaux, sans même regarder autour de moi.

« Un, deux, trois, quatre, cing, six, sept, huit, neuf... Merde, j'l'ai ai perdu... J'recommence! » dis-je à haute voix.

Moi qui pensais être seule, je découvris que non. Une jeune fille était assise sur une des chaises les plus inconfortables du monde. Et je la connaissais. Je m'approchai d'elle, à petit pas. Je m'assisse juste à côté d'elle, étendis ma bouche en un sourire accueillant, et lui lançai:

« Millie chérie, comment te sens-tu aujourd'hui? »

Le son de sa voix m’était désormais très familier. S’était doux, chaleureux et sympathique. Un peu cinglé et hystérique par moment, mais c’est se qui faisait de Cassie un être aussi unique. Son air enfantin et ébahie m’avait laissé perplexe au départ. Elle voulait que je lui confie mes problèmes les plus intimes, alors qu’elle n’était qu’une simple inconnue, et j’avais acceptée. Parfois je me demande pourquoi j’avais si facilement acceptée de lui parler de ma vie sans aucune retenue. Peut-être parce que Cassie était le genre d’amie que j’avais toujours souhaitée. Ou simplement parce que j’avais besoin de me confier à quelqu’un d’autre qu’un de ses psy minable qui ne font que m’écoute sommairement en s’imaginant ailleurs que dans leur petit bureau.

Je ne croyais pas possible le fait que Cassie et moi soyons toutes les deux obligées d’être enfermée dans le centre STOCK un samedi avant midi. C’est si injuste de devoir passer ses temps libres dans un endroit aussi peu attrayant que l’institut médical.

Lorsque je la reconnus pour de bon, un léger sourire vint se coller sur mes lèvres. Elle m’avait vraiment manquée c’est dernier temps. Au fil du temps elle était devenue pour moi bien plus qu’une simple confidente, elle était désormais et avant tout mon amie.

« Je vais bien… Enfin, la routine quoi. Et toi ? »

Je me décalai quelque peu sur ma chaise, car je commençais à être engourdie à force de rester assise dans la même position depuis longtemps. Je remarquai alors que mis à part la secrétaire à l’accueil, Cassie et moi étions les deux seules personnes présente dans cette immense salle d’attente. Habituellement elle grouillait de monde, toujours plus étrange les uns que les autres.

« Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue par ici, quoi de neuf dans ta vie ? »

La chose qui était folle lorsque l'on entrais dans cette institut, c'était de se dire que d'autres centaines de personnes souffrent tout autant que vous, voire même beaucoup plus. Je ne savais pas que c'était possible, mais en tout cas, l'idée m'effrayais. Ici, on trouvait de tout. C'était comme sur un marché de fruits et légumes. Il y a des dépressifs, des drogués, des alcooliques, des boulimiques, des anorexiques, et tellement d'autres. Des vies entières dépendaient des soins procurés dans ce centre, bien qu'ils n'aient jamais vraiment été les meilleurs possible. Dans quelle catégorie pouvait-on me placer, rien que pour coller une étiquette? Anorexique, boulimique. Ouais, la plupart de mes proches pensaient que à présent, j'en avais terminé avec toutes ces histoires de nourriture. Mais non, ils se mettaient le doigt dans l'œil. Bien profondément même! Après tout, personne ne s'était jamais réellement soucié de mon état, donc je pensais que ce n'était pas aujourd'hui que des personnes viendraient se préoccuper de mon cas. Ma plus grande arme, c'était le fait que je sois aussi déjantée. Ouais, quand on sourie, beaucoup de gens pensent qu'on va bien. Les idiots.

La jolie jeune fille que je venais juste d'aborder était elle aussi perdue. Tout autant que moi, je le savais, bien que ce soit pour d'autres raisons. Le fait qu'elle se soit fait avorter il y a quelques temps jouait un certain rôle dans son mal-être. Je pouvais bien comprendre qu'elle se sente abandonnée et très mal à l'aise. Au final, on finis tous par ressentir quelque chose comme ça dans sa vie, à un moment ou à un autre. Elle me reposa la question, à laquelle je répondis.

« Bien, bien. »

J'aimais ce sourire posé sur ses lèvres. Elle était tellement jolie cette fille, c'était incroyable. Lorsqu'elle souriait, on avait l'impression d'avoir affaire à un petit rayon de soleil, prêt à bondir partout, à vous faire rêver. Je pense qu'elle était loin d'en être consciente. Il fallait que je me rappelle de lui faire la remarque, pour qu'elle se sache. Il fallait qu'elle le sache. Qu'elle s'apprécie à sa juste valeur, comme je l'appréciais.

« Ça fait longtemps que je ne t’ai pas vue par ici, quoi de neuf dans ta vie ? »

La base de toutes les conversations. Ce bon fameux « quoi de neuf ? » . J'aimais bien y répondre, en disant des tas de choses totalement inutiles, rien que pour voir comment l'autre finirait par trouver un autre sujet de conversation pour ne pas avoir à supporter une seconde de plus mes âneries. En revanche, j'aimais bien répondre avec plus de sérieux à Millicent, parce que elle, ce n'était pas n'importe qui!

« Je sais, j'avais changé l'heure de mes consultations, j'avais très envie de changer un peu ma routine. Whoua, ben rien de très intéressant. Ce matin j'ai cru qu'il allait neiger tellement le soleil était haut dans le ciel. Et puis je ne sais pas si tu as remarqué, mais je me suis achetée une nouvelle bague. » lui dis-je, en lui montrant mon index orné d'une énoooorme bague verte, sur laquelle on pouvait nettement apercevoir une girafe. « Mais assez parlé de moi. Et toi, que se passes t-il dans ta vie en ce moment? »

Je ne me sentais pas assez proche d'elle. Je lui pris la main, comme j'avais l'habitude de le faire lorsqu'elle n'allait pas bien, pour qu'elle sente qu'elle n'était pas seule, que j'étais là moi, prête à passer des heures à l'écouter s'il le fallait pour qu'elle se sente mieux. Elle avait parfaitement le droit d'aller mal, mais si seulement elle pouvait se rendre compte qu'elle avait la possibilité de tromper les autres, en s'amusant parfois, cela aurait été génial. Faire comme ce que je faisais en quelques sortes.

Oui, il fallait l'avouer, j'étais plutôt sympathique comme fille. Je n'étais pas du genre à me foutre de la gueule des autres sans raisons apparentes, juste par méchanceté, au contraire. Je détestais faire ça, et les gens qui faisaient ça. Tout ce que les autres m'inspiraient la plupart du temps c'était du bonheur, et l'envie de mieux les connaitre, comprendre ce qui se cachait sous leur petite bouille angélique ou non. On aurait presque pu dire que c'était une seconde nature pour moi, aider les autres, leur donner des conseils. J'aurais pu me lancer dans une carrière psychologique, si je n'avais pas eu moi-même des problèmes avec ce genre de choses. Vous voyez une anorexique donner des conseils à d'autres personnes, au lieu de s'occuper d'elle même? Cela aurait été idiot que je me mette à le faire avant d'être guérie. En gros, je pense que c'était ce que je faisais, vous savez, aider les autres. Sauf que je n'avais pas un joli bureau avec une plaque au nom de « Cassandra Ainsworth », avec des tonnes de stylos qui couteraient la peau des fesses et qui écriraient parfaitement bien, ni un fauteuil qui serait le plus confortable du monde. Et, ah oui! le truc aussi, c'est que je ne faisais pas payer les consultation.

Genre, je vois quelqu'un dans la rue, si je le connais, je l'aborde, je suis demande comment il va et tout le tralala, et BAM! J'suis tellement adorable qu'il finit par me raconter tout les petits soucis qu'il y a dans sa vie, et moi je lui réponds en essayant de trouver la cause de ce problème, en trouvant une solution parfois si il y en a. Et POUF! La personne en question retrouve quelque peu le sourire, et ma journée à moi s'illumine parce que je suis parvenue à rendre quelqu'un plus heureux qu'il ne l'était avant de faire ma rencontre dans une rue, ou alors à la Fac. Pis bah, si je vois quelqu'un désespéré, et que je ne connais pas, je m'arrange pour finir par le connaitre. Et BING! Voilà que ce dernier ou cette dernière me connait, et ainsi je peux commence ma minuscule psychanalyse. Pas mal, non? Ma technique me fait rencontrer des tas de personnes, avec qui je me lie parfois très facilement d'amitié. Eux finissent par sourire, et moi je me fais des tas de friends. SPLASH! C'était ainsi que j'avais fait la rencontre de la jeune fille totalement géniale qui était devant moi. Il fallait que je lui remonte le moral, pour qu'elle sourisse de bon cœur.

« Disons qu’il manque d’action présentement. Je commence à penser qu’il serait peut-être temps de me trouver un mec bien. J’en est marre de ses débiles profonds qui tournent autour de moi comme des chiens affamés autour d’un steak ! Toi, tu ne sortais pas avec un certain… Sid ? »

Sidney, Sidney, Sidney, pourquoi es-tu Sidney? Renie ton père et abdique ton nom ( ... ) . Non, j'aimais bien Jenkins. Cassandra Jenkins, pour vous servir. Pas mal. Je ne pouvais pas réellement parler de cette relation, de peur que si la vie voit ce qu'elle m'a donné, elle ne tente de le détruire... On pouvait certainement appeler ça le bonheur. Bon, parfois, comme dans toute relation qui se respecte, il y a des zones d'ombres, mais en ce moment, tout n'était que lumière. Un soleil. Voilà l'orient et Sidney est le soleil... POUAH. Lorsque la jeune femme évoqua le nom de Sid, je ne pus m'empêcher de sourire. Je lui répondis:

« C'est vrai, tu as raison. Avec Sid...C'est parfait. Trop parfait. »

SBAM! Je me tus. Ce sourire ne parvenais pas à s'éteindre. J'étais contente de parler de ça avec elle, un point c'est tout. Néanmoins, je n'allais pas m'étendre sur le sujet. Aujourd'hui, nous devions parler d'elle. Et d'elle uniquement. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien trouver de positif dans le fait que je lui conte mes histoires amoureuse qui seraient certainement éphémères? RIEN. NADA. Je ne lâchais pas sa main. Je la regardais, méditant sur ce qu'elle venait de me dire.

« Je pense que c'est la meilleure solution. Un garçon bien, voilà ce qu'il te faut. Cependant, prends garde. Tu sais, parfois ils semblent tout gentils, et ce sont de vrais Enfoirés... Et je ne veux pas que tu aies à revivre ce que tu as vécu! »