LOLA-A ♣ ♫ She's a rebel, she's a saint ♪ || FICHE TERMINEE.

« La vie n’est pas un conte de fée, ni même un long fleuve tranquille. Qui oserait dire le contraire ? Pourtant, on ne peut pas dire que je sois mal tombée, on ne peut décidemment pas dire que ma situation est des plus mauvaises ! Pourtant, j’ai toujours eu ce sentiment, au plus profond de moi, de ne pas être à ma place, que jamais je ne pourrais trouver le bonheur en restant ainsi. Je m’appelle Lola-Alexandra Carmichael. Je suis née il y a un peu plus de dix-huit années en plein centre de la capitale de l’Angleterre, Londres bien entendu. J’ai toujours voué un culte à cette ville. Sa taille, ses quartiers, son ambiance, sa liberté, son style, son dynamisme, Londres a toujours été mon « chez moi ». Pourtant, durant les premières années de ma vie, je ne me sentais chez moi nul-part. J’étais une enfant de bonne famille, je le suis toujours d’ailleurs. Mes parents, des petits bourgeois anglais, avaient mis au monde quelques années avant moi un garçon, Oliver, mon grand-frère. J’étais donc la seule fille et la cadette qui plus est. Toute mon enfance ne se résume qu’à un défilé de robes, de poupées et autres choses futiles dans le genre. Bien sûr, j’avais tout pour être heureuse, une belle maison, une chambre de princesse, des jouets par millier, de l’amour, une situation familiale des plus stables. Et pourtant, je n’étais pas heureuse. Je ne m’en rendais pas forcément compte, pour moi, la vie était comme ça, telle que mes parents l’avaient prévu depuis ma naissance. Je n’étais qu’une marionnette facilement maniable. Pourtant, je n’ai jamais pu me résoudre à me dire que mes parents ne m’aimaient pas, non, bien sûr, ils m’aiment mais ils ont toujours eu tendance à vouloir tout contrôler.

Mon frère avait seize ans lorsqu’il est parti de la maison, envoyant balader toute sa vie Londonienne. C’est à peu près à ce moment précis de mon existence que je me rendis compte de cet emprisonnement dans lequel j’étais. J’étais une petite fille de treize ans bien sage, studieuse, polie, pas de petit amoureux ou de grandes amies à l’horizon. J’étais plate. Je n’étais pas vraiment « moi », si je puis dire. Ce départ éveilla en moi cette envie de rébellion, de changement. Je changea alors, petit à petit, veillant tout de même à rester cette fille sage et studieuse devant mes parents. Je me fis d’autres amis, je sortis, découvris Londres, ma belle ville. Je découvris que la vie ne se limitait pas simplement à « papa et maman », dans notre grande maison, non, le monde était à mes pieds. Les premières expériences vinrent aussi à ce moment de mon existence. Je toucha pour la première fois à l’alcool, à la drogue aussi - sans devenir accroc, rassurez-vous, je n’avais que treize ans après tout - je me trouva même un copain. Rapidement, je devins une personne assez spéciale, bien que le terme n’est pas vraiment approprié. A l’école, j’étais reconnue et respectée, je me fis un cercle d’ami qui s’agrandissait de jour en jour, j’avais une sorte de pouvoir qui me faisait secrètement jubiler. J’étais jeune et tout allait pour le mieux dans ma vie.

Pour le mieux ? Pas vraiment. Du moins, quelques années plus tard, vers mes quinze ans, je découvris en moi un réel mal-être. Pourquoi les garçons avec qui je sortais ne m’attiraient plus ? M’avaient-ils attiré un jour ? J’étais complètement perdue avec moi-même, mes sentiments, mes pensées. Je n’avais pas honte de la possibilité d’être attirée par des femmes mais je n’en étais pas certaine et je détestais cette sensation en moi. Puis, il y eu cette fête, chez l’une de mes meilleures amies. Il y avait cette fille qui me faisait de l’œil. Elle vînt danser avec moi et on s’embrassa, là, devant tout le monde. Je me fichais des mauvaises langues, je me fichais des regards indiscrets, je me fichais des autres tout simplement. Il n’y avait qu’elle et moi. Juste nous deux. J’étais irrémédiablement attirée par elle, bien plus que par un garçon. On se mit à sortir ensemble. Elle s’appelait Sacha et elle fut ma toute première petite amie. Tout était clair pour moi, j’étais lesbienne. Pourtant, je n’aimais pas Sacha. J’étais très fortement attirée par elle mais je n’étais pas amoureuse. Avais-je déjà été amoureuse ? Je n’en savais rien. Je m’en fichais un peu en fait.

Plus les années passaient, plus le manque de mon frère se faisait ressentir. Il n’avait plus aucuns contacts avec mes parents ou presque, ma mère lui donnant un peu d‘argent pour l‘aider à survivre. Heureusement, j’avais encore une place dans son cœur puisqu’il continuait à m’envoyer des lettres, e-mail et autres messages me renseignant sur la vie qu’il pouvait bien mener loin de moi. Une vie qui semblait à l’opposé de ma propre future vie, d’ailleurs. J’avais pour but d’entrer à l’université, d’étudier la médecine et enfin de devenir nutritionniste. Tout était déjà bien tracé dans mon esprit et c’était loin de déplaire à mes géniteurs.

Puis, il y a de cela un peu moins d’un an, je me mis à correspondre avec une fille sur internet. Callie. Elle était drôle, gentille, épanouie et jolie à en croire les photos qu’elle m’envoyait. Je pensais l’aimer ou plutôt j’avais un gros coup de cœur pour elle. Après quelques mois de flirt sur internet, elle me proposa de venir vivre chez elle. J’ai toujours été d’une impulsivité assez insouciante parfois même dangereuse. J’en parla à mes parents et bien qu’ils n’eurent pas trop le choix, ils acceptèrent et me voila partit pour Bristol. Cette ville qui semblait être un patelin pommé à côté de la grande Londres. Pourtant, je m’adapta rapidement à ma nouvelle vie, squattant quelques temps chez cette fameuse Callie sans que rien de bien sérieux ne se passe entre nous deux.

Puis, il y eu cette soirée où Callie m’emmena en boite de nuit et ce fameux défit : « Sois sa première, si tu veux me gagner ! ». Pour la première fois, je posa alors mon regard sur ce garçon que Callie me pointait du doigt. Mignon ? Oh ça oui ! J’étais prête à tout pour gagner ce défit et c’est un but simple en tête que je me dirigea vers ce jeune homme pour danser avec lui. Pourtant, rien ne se passa comme prévu. Il était si… différent que j’en fus bien déstabilisée. Callie sortit alors de mon esprit aussi rapidement qu’elle en était venue. Mon cœur s’emballa et je tomba amoureuse de Nolan. Moi, amoureuse ? D’un garçon qui plus est ? Incroyable ! Nolan devînt rapidement mon essentiel. C’est à ce moment que je me rendis compte que mes autres relations n’étaient que des amourettes sans avenir. Avec Nolan il y a ce je-ne-sais-quoi qui me rend toute… Amoureuse ? Il est très différent des autres garçons - ou plutôt filles - que j’ai fréquenté. Le simple fait qu’il soit encore vierge y joue pour beaucoup. Et si ma première approche avait pour but de le dépuceler, aujourd’hui, j’ai envie de prendre mon temps, de lui offrir une première fois des plus dignes. Moi, romantique ? Oui, du moins, juste avec Nolan. Il réveille en moi des sentiments nouveaux, des perceptions nouvelles, j’ai même l’impression de changer sur certains points, tout en restant la même. Il a pris mon cœur en hottage et je ne souhaite même pas m’en libérer. Je l’aime d’un amour presque dévastateur et pourtant je ne peux concevoir ma vie sans lui désormais. Aujourd’hui, je vis seule dans un petit appartement - ne me voyant pas rester chez Callie après ce qu’il s’est passé - plus amoureuse que jamais, suivant des cours au lycée du coin.