more than a wooden board ... ♠♣♠ Freddie

Spoiler:

Je ne faisais qu'admirer ce magnifique être, et je restais là, comme un con, sans pouvoir détourner mon regard. D'habitude, les mecs que je regardais comme ça, ils étaient gay, ou du moins bi, je le devinais du premier regard. Puis ils le remarquaient, et me retourner un petit sourire charmeur. Tout ça finissait dans les chiottes quand c'était dans un bar ou à l'époque au lycée, chez moi ou chez lui quand c'était ailleurs. Mais cette fois-ci, je regardais longuement, pour la première fois, un gars, sans savoir sa sexualité. Je ne pouvais rien deviner chez lui. Il s'habillait classe, il skatait comme un dieu, il était musclé, charmant, ses yeux était magnifique, ainsi que son cul. Mais rien en lui ne trahissait son jeu, comme s'il était refermé, reclu sur lui-même. Mystérieux. Enigmatique. Ce fut pour cela que je commençai à m'intéresser à ce garçon qui m'attirait tant. Je voulais découvrir ce qu'il était, ce qu'il cachait, et pourquoi il se refermait autant sur lui-même, tel une huître. Mais je n'avais pas pensé à une chose. Alors que je le regardais fixement, d'un air ahuri, je n'avais pas remarqué à quel point je m'étais mis dans une situation gênante. Tous ceux qui étaient ici présents me regardaient désormais, ils devaient connaître le gars. Et celui-ci lui-même ne tarda pas à me remarquer, et là, lorsqu'il me jeta un regard, j'eus une pressante envie de m'enfuir en courant, ou de me cacher quelque part. Il s'approcha de moi, je ne savais pas quoi faire, je n'osais même détourner le regard, je ne savais pas quoi faire. Il aurait pu se contenter de me sourire hypocritement ou de m'adresser un petit signe de la main, mais non, en plus, il m'adressa la parole.

« Salut. Est ce que je peux t'aider ? J'ai vu que tu me regardais depuis un moment. »

Est-ce qu'il pouvait m'aider ? Oui en disparaissant, ou en me trouver une bonne planque où me cacher. Mais non, je ne pouvais pas jouer ce jeu-là. Je m'étais mis seul dans cette situation, je devais m'en sortir seul. Après tout, j'avais dix-neuf ans, je n'étais plus un gamin, je n'étais pas non plus associal. Il me fallait affronter, seul, cette situation délicate. Tout d'abord, analyser les deux phrases qu'il m'avait adressées. Sans oublier le salut. Un salut, ça voulait dire déjà, qu'il n'avait pas forcément envie que je vire toute suite. Quand on donne un coup de pied à un pigeon pour le faire fuir, on ne le saluait pas avant. Là, avant le coup de pied, il m'avait bien dit salut, ce qui m'incitait à rester. Voilà, c'était mon premier raisonnement débile. Ensuite, le "est-ce que je peux t'aider ?". Hum. Je pouvais interpréter ça de deux manières différentes. Soit quelque chose du genre, "tu peux arrêter de me matter comme ça, je suis pas un mannequin", soit quelque chose de plus "on se connaît ? tu as besoin de moi pour quelque chose". Ensuite, la dernière phrase était très claire. Franche, direct. Au moins, on savait de quoi on parlait. Oui je le regardais, mais je n'étais ni un tueur à gage, ni un flic, ni un gamin en admiration devant ses talents de skateur. Juste un gay qui bavait devant un putain de beau gosse, sans même savoir si il était hétéro ou pas. Et ses mots ne m'avait pas beaucoup fait avancer. Je ne trouvais qu'une seule chose à répondre.

« Non non, je réfléchissais. »

Puis je décidai de trouver ça très con. Ca faisait genre "non, c'est bon, viens pas me parler, retourne à tes occupations". Mais je n'avais pas envie qu'il parte. Alors je me levai de mon banc, et lui dis autre chose, quelque chose de faux, de tout près, dans le seul but de lancer la discussion et de l'inciter à rester.

« C'est marrant, j'ai l'impression de te connaître. On ne s'est pas déjà vus quelque part ? »