Daisy; « Cheeky » you’d say and we all fell around.

A S . L O N G . A S . W E . W E R E . H A P P Y

Debout, presque nue, dans cette chambre. Un miroir face à ce corps qui hésite. Un corps de femme-enfant. Et ce miroir qui semble me rejeter une image oscillante, un reflet de ce qui doit m'appartenir, ce corps qui ne m'appartient désormais plus. Le drap, arrogant, dégouline par terre. Un regard, mes yeux suivent alors la forme qui se cache sous cette masse réconfortante. Cette forme devient silhouette. De courtes boucles brunes apparaissent, me narguant gentiment. Les yeux fermés, le sourire malicieux aux lèvres, un léger soupir s'échappant de sa poitrine. Silhouette masculine. Hésite, elle aussi. Entre l'enfance innocente & la maturité confiante. J'ai toujours aimé employer une foule d'adjectifs pour décrire ce monde qui m'entoure. A. première lettre, seule indice que vous posséderez. Cette nuit, rempli d'amour, de haine, de peur, de tendresse, de bonheur, de mal, de désir... Mon propos est décousu, je suis encore dans un état second. Une bouteille vide jonche le sol. Mais je n'avais pas bu. Une cigarette par terre. Et je la fume. Nonchalamment. A la manière d'une héroïne des Sixties. Je me sens bien. Cette sensation, agréable, si peu habituelle, me grise, me transporte. On me dis rêveuse, solitaire. Si souvent ailleurs, dans mon univers. Cet univers, je l'ai ouvert à une personne. Mais il s'agit seulement d'un bref aperçu. Amoureuse. Un sentiment étrange, car inconnu mais pas désagréable. Mais je ne veux pas. Tout cela est bien dommage. Soupir. Un coup d'œil furtif. Il dort encore. D'un bond, je m'élance vers la porte, quittant cet endroit suant la passion à en devenir oppressant. En petite culotte, mes petits seins frêles arrogants pudiquement caché par un bras pâle et maigre, la fumée bleue m'accompagnant, d'un pas gracieux et le regard vague je m'avance parmi les débris, la saleté, reste de cette soirée sans qualificatif. Tous ces gens, dans des états seconds, se réveilleront dans un état d'étonnement et de confusion. Pas de souvenirs, tout leur est flou. Les fautifs, ce ne sont pas eux, les drogues et alcools. Pitoyables. Je ne peux les comprendre, je n'y arrivent pas. Comment pourrai avoir vécu ce moment avec tout mon corps et tout mon esprit, jetant mes sentiments à sa figure, si je n'avais pas été totalement consciente ? Corps et âme. Et moi, je me ballade à travers ces amas de chairs, réprimées de sexe, de mauvais sentiments. Aujourd'hui, j'ai 16 ans.
Merci A.
Demain, tu me laisseras seule.
Hier, ...