EMMA ♣ just smoke my cigarette

©FLYING SLASH!

EMMA GABRIELLE WEINBERGEN

Il me semble important de préciser que je suis séropositive, mais que ce n'est pas pour autant que je me prive. Ensuite, je m'appelle Emma. Emma Weinbergen. Je vais bientôt fêter mes dix-huit ans. J'attends ce moment avec impatience parce que ce sera l'occasion de faire une méga fête. Je me considère comme bisexuelle car j'aime autant les hommes que les femmes. Je vois vraiment pas ce que je pourrai dire d'autre, j'ai fais le tour je crois.

As long as we were happy

Putain, comment t'as pu me faire ça ? On l'entendait hurler à l'autre bout du pays, le jeune homme qui se trouvait face à elle pria l'espace d'un instant pour devenir sourd. Plus elle hurlait, plus elle était énervée et plus elle avait envie de hurler encore plus fort. Un cercle vicieux donc. Mais à présent, elle allait être prisonnière d'un autre cercle tout aussi vicieux, même pire que ça. Tu te rends compte que t'as foutu ma putain de vie en l'air maintenant ? Il roula des yeux, prit un air exaspéré et répondit presque du tac-o-tac, comme si il avait tout préparé à l'avance : C'est bon, putain. Calme-toi. C'est juste ta putain de vie, comme tu le dis si bien. Il ne se cacha même pas pour rigoler. Un rire qui exaspéra au plus haut point la jeune femme. A cet instant, elle ne voulait qu'une chose : le tué. T'es qu'un connard, tu le sais ça ? Et toi, t'es qu'une nympho. Il eu alors un grand sourire jusqu'aux oreilles avant de continuer, sur un ton satisfait : Une nympho séropositive. La réalité lui sauta aux yeux et elle se sentit alors mourir. Là, face à lui. L'organisateur de son malheur, celui qui venait de foutre toute sa vie en l'air. C'était voulu hein ? Elle s'appuya contre le bar qui séparait la cuisine du salon, elle se sentait partir. Oui véritablement, elle se sentait partir. Elle retint les larmes de couler avant de se redresser. Elle attrapa le vase à ses côtés et elle le jeta à terre. Il explosa dans un burit assourdissant. T'es un connard putain. Tu te rends compte au moins de ce que tu viens de faire ? Ce putain de papier que t'as entre les mains, tu le comprends ? J'ai le SIDA. J'ai cette putain de maladie par ta faute. Tout ça par jalousie. Parce que je t'ai trompé une fois. Oh non, pas qu'une fois. Je le sais. Il avait raison, mais elle refusait de l'avouer alors elle fit mine de prendre un air dégoûté. D'ailleurs, c'est peut-être même pas moi qui te l'a refilé cette saloperie. Après tout, t'avais qu'à pas baiser avec n'importe qui ! Non, pas n'importe qui. Et toujours protégé. Ça ne pouvait pas être un autre. La jeune femme vit dans son regard qu'il le savait, ça ne servait donc à rien qu'elle se défende. Il savait que c'était à cause de lui et il en était fier. Il allait pouvoir s'en vanter auprès de ses potes, même. Au moins, maintenant, tu resteras juste avec moi et rien qu'avec moi Emma. T'es un psychopathe. T'es un assassin. Il rigola une énième fois. La fois de trop. Dans un élan de colère, Emma Weinbergen attrapa les chaises et les jeta au sol en hurlant. Il rigolait de plus belle. Il ne s'arrêtait plus maintenant. Il était parti dans un fou rire. Il s'approcha doucement d'elle en tendant les bras, toujours le papier à la main. Allez calme-toi, Emma. On va avoir une vie merveilleuse tout les deux. Un cauchemar, ça ne pouvait être que ça. Il avait cette lueur dans son regard qui la fit frissonner et son cœur se mit à battre à tout rompre. Elle avait peur de lui dorénavant. Elle ne le verrai plus jamais comme avant, elle ne voulait plus être avec lui. Mais elle se laissa faire et il la prit doucement dans ses bras. Il approcha sa bouche de son oreille, non pas pour lui murmurer un mot doux, mais un ultimatum : Maintenant Emma, si tu oses encore une fois me tromper, je serai dans l'obligation de te tuer ma chérie. Il la serra fort jusqu'à l'étouffement avant de la relâcher pour se planter face à elle. Il replaca doucement une mèche derrière son oreille en lui disant avec toujours ce grand sourire : Mais ça n'arrivera pas, hein ?



Je suis là. dit-elle en entrant dans l'appartement, à l'adresse de son petit ami forcé. Elle devait passé le week-end chez lui, à son grand désespoir. Elle pria un instant pour qu'il se passe quelque chose qui l'empêche de passer deux jours avec ce fou, mais elle se ravisa. Elle était persuadée que Dieu ou qu'une toute autre puissance n'existe pas. Je pense pas que je dirai à mes parents pour .. enfin tu vois. Elle n'arrivait tout simplement pas à parler de ça, c'était un sujet tabou. Elle cherchait donc toutes les excuses du monde pour ne pas à avoir à l'avouer à ses parents et ça tombait bien, parce qu'elle en avait trouvé une super. Si ils le savent tu sais, ils voudront plus que j'ai de petit amie donc bon. Autant qu'on garde ça entre nous, hein ? Silence. T'es là ? demanda-t-elle, méfiante. Elle s'attendait à tout et surtout au pire. Il était capable de sortir de l'encadrement d'une porte avec un couteau dans le but de l'égorger. Elle déposa son sac de cours sur une chaise et se dirigea vers la chambre. Oh putain. Emma, appelle une ambulance. murmura-t-il difficilement. Oh.. Tu .. Ça va ? Non, ça n'allait pas. C'était évident. Emma, appelle une ambulance putain. Il était à moitié sur le sol, à moitié sur le lit. Il était livide, il ne respirait presque plus. Emma ignorait si c'était la maladie ou autre chose, mais à cet instant précis, elle n'eut aucune envie d'appeler l'ambulance qui pourrai le sauver. Je .. non. Elle pu lire alors dans son regard qu'il avait compris : il payait. La jeune femme laissa une larme s'échapper, doucement. Elle coula le long de sa joue. Elle laissait mourir cet homme qu'elle avait tant aimé, il n'y avait rien de plus cruel. A cause de toi, je vais mourir plus tôt que prévu. Mais franchement, il est hors de question que je meurs avant toi. Parce que tout ça, c'est ta faute. Il ferma les yeux et à cet instant, Emma se demanda si il faisait semblant. Après tout, c'était tout à fait son genre. Elle renifla et balaya ses larmes d'un revers de main. En cette scène, elle voyait ce qu'il l'attendait : une mort prématurée douloureuse. Je t'aime Emma. murmura-t-il dans ce qui était sans doute son dernier souffle. Pas moi.



Allô, oui. Eum, j'ai un ami qui est inconscient dans sa chambre. Je viens juste de le trouver. Oui. Il est séropositif. D'accord, je vous donne l'adresse. Ça faisait plus de deux heures que j'étais ici et que je le regardais mourir, sans le moindre sentiment de culpabilité. A présent, j'étais sûre qu'il était mort car je m'étais approchée de lui et il n'avait eu aucune réaction. J'étais presque l'assassin de mon petit ami. Oui d'accord je vous attends, mais dépêchez-vous je vous en supplie ! Quelle comédie. En tout cas, je ne vois pas pourquoi je devrais culpabiliser de quoi que ce soit. Il a détruit ma vie, c'est tout naturellement que je détruis la sienne. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais chez moi il se mange glacé. J'ai dix-sept ans, je suis séropositive. Mon petit ami est mort sous mes yeux et je suis en passe de devenir une nymphomane droguée. Oh, et je me présente : je m'appelle Emma Weinbergen, enchantée.

Whaou, you're so amazing