Lisa Cook | PSYCHOTIC BRITISH

LISA COOK

« J’ai beau essayer de m’évader, je me réveille brisée tout les matins. »

LISA COOK, 17 ans.

Lisa, Lise, Lisa. D’apparence elle n’a rien de bien particulier. Atrocement maigre, elle a un corps d’une petite fille de 12 ans. Elle a un trou entre ses deux dents de devant. Pour ainsi dire elle est unique en son genre. Faut dire que cette fille est un vrai casse-tête. Elle est complexe, mystérieuse, lunatique et adorable. Au premier abord, on ne sait trop quoi en tirer. Derrière une fumée opaque (Lisa est une addict à la nicotine), elle cache son sourire timide. Les mots qui sortent de sa bouche sont irréfléchis, spontanés & parfois grossiers. La politesse n’a rien à voir là-dedans, Lisa est simplement impulsive –même de trop. Et puis elle a cette façon d’être calme et silencieuse à la fois. Elle a toujours aimé s’épancher vers des projets insensés, irréalisables, parfois redoutables. Mais Lisa ne connaît pas les limites, elle ne connaît pas le danger. Etre une Cook est sans doute le secret le plus lourd à porter, surtout lorsqu’aucune valeur ne lui est apprise. Mais tout est froid, rude, obscure. Dans la rangée des Cook, notre Lisa cache une maladie terrible. Un combat psychologique l’attend à tout moment. Elle dort très peu, fait du mal aux gens, brise les os & regrette profondément le mal qu’elle provoque. C’est l’histoire d’une fille qui aimerait aimer mais qui n’y parvient pas. Un cœur de pierre cache un cœur en or.

Pour commencer à raconter mon histoire, sachez qu’être une Cook est un nom difficile à porter. Les Cook est un véritable fléau. Dans la famille on sait que seul un Cook peut blesser un autre Cook. Mais on ne sait pas que nous aussi, on fait du mal aux autres. On ne s’attache à rien, juste à ce bout de vie qu’on a. Seulement, moi, je n’aime pas cette putain de vie. Mon père b**sait avec plus de la moitié des nanas cinquantenaire du quartier. Fallait qu'il tombe sur une femme qui était déjà engagé. Mon père m’a renié, ma putain de mère a fais aussi. L’amour parental est celui que je n’ai jamais connu. On m’a abandonné, rejetée de cette famille, j’étais encore un bébé lorsque mon père a décidé de me confier à ma tante. Je crois qu’ils ne voudront jamais d’enfants. Je ne sais pourquoi mais j’ai toujours eut l’impression que je marchais à contre-sens.

Depuis l’âge de douze ans, j’ai su qu’il se passait quelque chose en moi de pas très net. Je sais que ça paraît étrange mais à l’intérieur de moi se rongeait des envies malsaines. Je souffre de la maniaco-dépression, une fatalité qui me poursuit encore aujourd’hui. Je passais à des phases maniaques, enchaînant manipulation et impulsivité. Je mentais, je faisais tout ce qui me passait par la tête sans pour autant me soucier que je fais du mal à ceux que j’aime. Après quoi, je regrettais. J’ai tenté de mettre fin à ma vie. Cette putain de période a ruiné mon enfance mais aussi mon adolescence. Je me suis fait viré par cinq établissements scolaires pour insolence et agressivité. Je fumais, je buvais j’étais dépendante de toute cette merde. A la maison je ne parlais quasiment pas, je m’enfermais dans ma chambre et n’ouvrait pas mes fenêtres. Je me faisais une nouvelle nuit en restant dans l’obscurité. Et puis un jour j’ai pris plusieurs cachets d’ecstasy, je me suis filés plusieurs joints, et je me suis injecté une quantité de drogue massive. Je voulais me tuer, me barrer de ce trou à rats. J’ai raté mon coup, on a parvenu à me sauver. Ma tante est rentré dans ma chambre lorsque m'injectais la seringue dans le bras. J'voulais pas. Première tentative de suicide, résultat : trou. Puis une deuxième... On ne dit jamais deux sans trois.

Ma tante a sacrifié âme et temps pour savoir ce que j’avais. Psychiatres, neurologues, médecins, psychologues, infirmiers, je suis passé par tout les professionnels possibles. Le combat a duré trois ans pour avoir un vrai diagnostic. J’étais atteinte du trouble de l’attention, plus communément dit bi-polaire. Les raisons de cette maladie ? Je ne le sais pas. Ma tante pense que c’est parce que j’ai grandie sans ma famille. Elle essayait de communiquer avec moi. De me parler de la famille Cook, de mes deux - soit-disant - "frères". Fuck’sake. Je fais du mal à tout ceux qui m'entourent, j'n'y peux rien. J'suis confronté à être maniaco-dépressive à vie. C'est dur à avaler mais c'est comme ça.

Maintenant pour lutter contre cette maladie mentale, je prends du lithium à une dose bien précise. Sans ça je n’arrive pas à contrôler mes pulsions et ce mal épuise ma vie. Le trouble psychologique me permet d’être normale… ou presque. Je n’ai plus envie de me droguer. J’peux pas m’empêcher de faire du mal. Je n’aime personne. Je n’ai aucune reconnaissance. Ouais… je suis juste… moi.