bringing the family together ♦ FEAT KATIE

Ma soeur était en train de lire un magazine au moment où j'étais entrée dans la chambre, je l'avais vu tout de suite. Je connaissais ses goûts de toute façon et cela lui correspondait parfaitement, elle qui était toujours impeccablement habillée et maquillée, comme une vraie princesse. Elle avait toujours été plus appréciée dans ma famille que moi même. J'étais plus rebelle, je ne me conformais pas aux idées que voulaient ma mère de moi et allais de mon propre côté, à son opposé. Je n'étais pas très branchée mode même si je n'étais pas mal habillée, disons que je n'étais pas tout le temps féminine ou que je m'habillais de manière ringarde. Pour elle, en tout cas. Mais parfois, nous faisions des sorties shopping et elle choisissait des choses pour moi. Parfois, j'y allai toute seule et je choisissais des choses que je ne porterais jamais.« J'hésite entre la princesse Diana, mais on sait tous qu'elle est morte et ma petite crapule de frère qui aime se donner une allure féminine en changeant sa voix . Ah non ! J'avais oublié que j'avais une sœur jumelle qui ne se lasse pas de jouer à ce petit jeu-là. Emily, je t'ai reconnu. » Je faisais une petite mine boudeuse en enlevant mes mains avant de me mettre face à elle, assise sur le lit. Bien sûr, je ne boudais pas vraiment, c'était un jeu stupide mais j'aurais bien aimé qu'elle continue dans ma lancée. Ce n'était pas grave.

« Toujours aussi rabat joie ! » Je passais une main dans mes cheveux rouges assez ébouriffés et observais le magazine qu'elle tenait devant elle. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire, j'avais juste envie d'être en sa présence et qu'elle sache que je ne l'abandonnais jamais. Pas même pour Naomi, Ma sœur jumelle était la personne qui avait été avec moi toute ma vie et qui m'avait supporté ou avec qui je m'étais disputé, surtout à cause de ma petite amie. Elle était jalouse, ou elle avait été jalouse je ne savais pas ce qu'il se passait dans as tête en ce moment. « Ma petite Katie adorée, quoi de neuf à la maison ? Ça fait un peu de temps que je ne suis pas passée, Papa est toujours à la recherche d'un métier sportif ? » Cela me faisait de la peine de ne pas avoir été là lorsque ma famille avait des problèmes, alors j'essayais de me rattraper comme je pouvais maintenant en essayant d'être avec ma famille. « Tu sais, je vais dire à Naomi que je ne partirai pas cet été, je préfère rester avec vous, même si vous m'énervez la plupart du temps. » Je rigolais, mon nez se retroussant et faillit tomber en arrière sur le sol. Nous avions chacune un lit individuel, ce n'était pas donc très grand. Chaque partie de la pièce était dédiée à quelque chose, chez moi, il y avait surtout des posters de filles qui étaient plus ou moins belles. Et puis des photos de moi avec Naomi que j'avais prise et que j'avais mises là.

« Toujours aussi rabat-joie ! » Emily s’était assise devant moi, elle affichait un sourire un peu déçu, sûrement parce que je n’avais pas jouer son jeu pleinement. Mais rapidement son visage se re-contracta pour voir apparaître ses jolies dents blanches. Malgré que ses jolies cheveux rouges soient un peu ébouriffé, son visage rayonnait toujours autant sa bonne humeur. J’en conclut qu’elle venait directement de chez sa Naomi, qui était sûrement la cause de son enjouement.

« Ma petite Katie adorée, quoi de neuf à la maison ? Ça fait un peu de temps que je ne suis pas passée, Papa est toujours à la recherche d'un métier sportif ? » Rien de ce qu'elle disait était faux. Nous ne la voyons rarement à la maison, quelque fois son ombre passait la porte d'entrée, ou quelques une de ces affaires disparaissaient. Dans ces moments là, on était sûre qu'elle avait fait un petit saut par la case Maison, même si ce n'était que en coup de vent. Et généralement, la case suivant était la maison de Naomi. Mais maintenant qu'on était en vacances, on aura plus souvent l'occasion de la voir. « Maman a été reprise dans le centre de beauté, du coup elle est obligé de se coltiner le gay tout les jours. Et puis bah papa, il est toujours au même stade que la dernière fois : il cherche un job dans le domaine du sport. Borné, j'te jure ! » Les nouveautés en bref de la maison.

« Tu sais, je vais dire à Naomi que je ne partirai pas cet été, je préfère rester avec vous, même si vous m'énervez la plupart du temps. » Ça me faisait plaisir de l'entendre dire ça, même si cette phrase était plus négative qu'autre chose. « C'est cool. Enfin, pour nous. Pas pour Naomi. De toute façon, vu tout le mal qu'elle t'a fait... » J'ai pas réaliser tout de suite la méchanceté de mes mots, alors pour me rattraper, je glissa avec un sourire gênée sur le coin de ma bouche. « Enfin... je voulais dire que c'était une façon de la punir. » J'espérais qu'elle serait indulgente avec ce que je venais de dire, histoire de ne pas recréer de la tension entre nous deux. Même si le problème venait principalement de moi, j'en avait assez avec toutes les disputes que nous avons enduré l'année dernière. Nous avons besoin l'une de l'autre, et nous le savons mutuellement.

« Maman a été reprise dans le centre de beauté, du coup elle est obligé de se coltiner le gay tout les jours. Et puis bah papa, il est toujours au même stade que la dernière fois : il cherche un job dans le domaine du sport. Borné, j'te jure ! » J'affichais un sourire à la bonne nouvelle, et le perdais à la mauvaise. Mon père était vraiment obsédé par son travail et l'idée de ne pas en trouver un autre devait surement peser lourd sur son cœur. J'aurais bien voulu aider mais je ne savais de quelle manière; Quant à ma mère .. tant mieux, Katie pourrait toujours l'accompagner si jamais elle avait besoin d'elle.

Mes relations avec ma mère étaient assez tendues, depuis que je lui avais annoncé que j'étais lesbienne, et encore plus, en couple avec Naomi. Je ne savais pas ce qu'elle en pensait maintenant, mais au moins elle avec Katie, la parfaite Katie, pour la remplacer. L'avantage d'être de jumelles hein ? « C'est une bonne chose ! Tu penses l'aider dans son travail durant les vacances ? » Puisqu'elle l'avait déjà aidée dans l'organisation de mariages, elle serait aussi super douée pour cela. Eh bien oi, Katie savait bien se maquiller alors le faire aux autres ne devait pas être trop dur que ça.

« C'est cool. Enfin, pour nous. Pas pour Naomi. De toute façon, vu tout le mal qu'elle t'a fait... » Mes mains se crispèrent. Voulait-elle encore ruiner notre couple ? Je pensais qu'elle l'avait accepté, à la fin. Bien sûr qu'elle m'avait fait du mal, plus que du mal même, mais je lui avais fait du mal alors nous étions quitte; Je l'aimais trop pour ne pas pouvoir rester avec elle, malgré les problèmes que nous avions traversé. Enfin... je voulais dire que c'était une façon de la punir. » La punir ? Je n'y pensais même plus. J'étais choquée par les paroles de ma sœur et la regardait avec un air qui traduisait mes émotions. Bon d'accord, elle jouait un peu le rôle de la jumelle jalouse tout le temps, mais là ça n'allait plus. « La punir, tu penses vraiment que c'est ce que je fais ? Gosh Katie, Naomi et moi sont parfaitement heureuses ensemble et je ne fais pas ça pour la blesser, au contraire, cela me brise le coeur de ne pas pouvoir partir avec elle. J'étais juste en train d'être gentille avec la famille, mais apparemment, vous ne me connaissez même pas. » La jeune fille était un peu sur les gonds. « Tu dois arrêter de me traiter comme un enfant, à me materner !

« C'est une bonne chose ! Tu penses l'aider dans son travail durant les vacances ? » Pourquoi cette question ? Je souhaite profiter pleinement des vacances, et de ne pas à avoir travailler. J'étais enfin débarrasser du lycée, mon souhait était quand même de rentrer dans la vie active rapidement afin de trouver mon indépendance mais en même temps j'avais tellement besoin de ces deux mois de vacances pour me remettre des derniers événements. Travailler avec maman est un on plan, beaucoup mieux que d'avoir des horaires précis pour tomber dans la routine en pleine vacances. Pour moi, les vacances c'est égal à se lever tard dans la matinée, manger à midi son petit déjeuner, flemmarder l'après midi ou si un élan de motivation nous parvient, aller dépenser tout son fric dans des fringues pour la soirée pendant laquelle nous allons danser soit en boîte, soit chez un quelconque ami qui a réussi à virer ses vieux. C'est merveilleux la jeunesse ! A part lorsqu'on est ruinée. Maman n'arrête pas de me répéter que je suis trop dépensière depuis que les caisses de la famille sont vides. lors, je suis obligé de travailler. M%ais surtout au MacDonald de Bristol où je devrais porter un charmant costume orné d'un hamburger ainsi qu'une casquette qui pue la frite, en plus j'aurais surement un patron pervers et les pouffiasses blondasses qui sont les copines des footballers de l'équipe de Bristol ( enfaite ce que j'étais avant sauf que j'étais pas blonde ! ) me riraient au nez car je vend des frites pour cause mon père a perdu sa salle de gym. La vie est trop injuste. « Je sais pas. Je l'aiderais peut être un peu, histoire de gagner de l'argent. » Je ne lui ai même pas demandé si elle, elle comptait travailler. Toute la famille était ruinée. En même temps, au cas où nous nous ferons expulser une deuxième fois, elle aura toujours une place dans la jolie petite maison de sa cher maison. Je crois que je fais preuve de jalousie. Surement à cause de mon célibat.


J'avais parlé beaucoup trop vite. Mais je n'avouerais pas que ce que j'ai dit était totalement faux. J'en suis sûr qu'elle pense que mes paroles traduisaient ma jalousie, mais c'est en aucun cas c'est cette situation que signifiait mes paroles. Étant donné que j'étais très rancunière, ce serait ce qui se serait passé si 'était à la place de ma sœur. et ça aurait été même pire, je l'aurais quitté. Mais j'oubliais qu'Emily était très différentes de moi. Et Naomi était très touchante dans son discours. De plus, que c'était sûrement moi qui avait forgé Emily de sa sensibilité et son besoin d'aimer et d'être aimé. « La punir, tu penses vraiment que c'est ce que je fais ? Gosh Katie, Naomi et moi sont parfaitement heureuses ensemble et je ne fais pas ça pour la blesser, au contraire, cela me brise le cœur de ne pas pouvoir partir avec elle. J'étais juste en train d'être gentille avec la famille, mais apparemment, vous ne me connaissez même pas. Tu dois arrêter de me traiter comme un enfant, à me materner ! » J'avais horreur de devoir m'excuser. C'est un signe de faiblesse. Et dans la philosophie de la pouffiasse bonasse, il ne faut jamais se rabaisser au niveau inférieur. En même temps, c'est immonde penser ça. Car il s'agît de ma sœur, et même si je l'ai traitée pendant des années comme telle, il fallait que j'arrête de prendre mes airs de supériorité afin de pouvoir enfin renouer les liens. « Je voulais pas te blesser... J'ai tendance à réfléchir après que j'ai ouvert la bouche. » Ah ! C'est horrible ! Il manque plus que le mot fatidique, qui changerais l'opinion d'Emily sur ma personne. C'est bien trop dur à prononcer, mais je suis bien obliger de le dire sinon Emily ne me pardonnerait jamais. Étant donné les années atroces que je lui ai fait passée, maintenant que j'avais pris de la maturité avec cette histoire de stérilité, je n'avais pas le droit d'anéantir pour de bon nos espoirs de bien s'entendre. Je baissa la tête ( signe de soumission, j'ai horreur de ça ), puis dit avec tant de mal . « Excuse...moi... » Voilà, enfin je l'avais dit. c'était surement les minutes les plus abominable de ma vie. Un petit sourire se dessina sur le visage de ma jumelle. J'avais détruit en l'espace de 2 secondes tout ces aprioris sur ma saleté personne. J'étais en quelque sorte fichu.


Heureusement, la voix de maman me sauva de tout ces supplices. « Les filles, vous venez manger ? » Bien que s'était les vacances, j'étais obligé de me coltiner les repas en famille.

« Je sais pas. Je l'aiderais peut être un peu, histoire de gagner de l'argent. » Oui .. Gagner de l'argent. Avec tout le monde dans la famille qui faisait tout pour remonter la pente, je n'avais même pas pensé à avoir un job, moi. J'étais tellement débordés entre les tête-à-tête avec Naomi, les moments avec ma famille et les fêtes avec mes amis que j'en avais oublié le fondamental. Je n'avais pas été là lorsqu'ils avaient été expulsés pour la première fois, et je ne voulais pas être là pour la deuxième. Il fallait que je m'y mette un peu, mais quelle idiote j'avais été ! Que pouvais-je faire à ce stade là ? Tout le monde demandait de l'expérience. Katie en avait, pas moi. Je réalisais que ma jumelle avait plus fait pour la famille que moi même, et cette pensée me gêna affreusement. Katie plus gentille et altruiste que sa soeur, c'était énorme ! « Je vois .. Il faudrait probablement que je trouve un travail moi aussi, et si possible, que cela ne m'oblige pas à me déguiser en poule géante à à faire goûter des ailes de poulet aux passants » J'esquissais un sourire en m'imaginant dans un costume jaune vif, puis commençais à réfléchir à ce que je pouvais bien faire. Vendeuse ? Je ne savais vraiment pas si j'étais bonne dans ce domaine là, sûrement pas d'ailleurs. Je n'étais pas très convaincante lorsque je parlais, sinon, j'aurais déjà la famille sous mes bottes. C'était une qualité que Katie avait, par contre. Je pourrais toujours être caissière, je ne me débrouillais pas trop mal avec les chiffres et de toute façon les machines faisaient tout à ma place. C'était ainsi que je décidais que j'irais au centre commercial et que j'irai demander un emploi. L'affaire résolue, j'étais plus paisible et apte à entendre ma soeur qui .. Non, en fait, j'étais un peu énervée contre elle. Elle ne semblait toujours pas remise de l'affaire Naomi alors que je croyais cette phase effacée depuis un bon bout de temps. Peut-être ne le supportais-je pas car je savais qu'il y avait des problèmes dans notre couple, que j'avais l'impression qu'il ne durerait pas toujours ? Pourtant, c'était mon souhait le plus cher. La seule chose était que dans la vie, on ne faisait pas, la majorité du temps, ce que l'on voulait.

Je fronçais les sourcils, attendant la réponse de ma sœur. J'avais raison, je le savais, elle le savait, et je me demandais comment elle allait réagir. De manière immature comme parfois ou alors comme l'adulte qu'elle devenait de jour en jour ? Il y eut un long silence durant lequel j'ai pu tergiverser avec mon propre esprit. « Je voulais pas te blesser... J'ai tendance à réfléchir après que j'ai ouvert la bouche. » Bien sûr. Quelle excuse ! Ma bouche formait un O de choc. De toute façon, Katie ne s'excusait jamais, c'était la règle. Par contre moi je le devais pour tout, pour mes parents, pour mes amis, pour ma petite amie, tout le temps et pour n'importe quoi ! J'étais vraiment énervée contre elle, avant qu'elle ne murmure presque quelque chose « Excuse...moi... » Je poussais un soupir de contentement. « Ce n'est pas si dur que ça, va. » Je passais une main dans mes cheveux et adressais un sourire à ma sœur. Ça faisait du bien de la retrouver, et de voir qu'elle faisait des efforts envers moi. J'espérais bien en faire avec elle. « Câlin de jumelles ? » dis-je dans la langue que nous avions inventé. Et puis, je me jetais sur Katie pour l'enlacer et la fit tomber sur le lit. Rien de très grave ou qui pouvait la blesser de toute façon, alors. Et puis après quelques moments, je me remis dans une position normale, assise, et entendais la voix de ma mère qui cassait notre conversation. « Les filles, vous venez manger ? » Je soupirais, d'exaspération cette fois-ci, car je n'étais décidément pas bonne dans les dîners de famille. Ma mère me haïssait, mon père était dans ses délires, bref, je n'étais jamais la bienvenue à table. Je me levais pourtant et me traînais jusqu'à la salle à manger avant de m'asseoir à côté de mon petit frère. « Je crois que cette machine a de l'avenir ! » finissait mon père, dans sa conversation avec ma mère. Il était toujours obsédé par ça. « Ha, Emily, nous avons pour une fois l'honneur de t'avoir à notre table .. » Je lançais un regard noir à ma mère. « Est-ce que tu serais jalouse parce que je préfère passer du temps avec Naomi, la femme que j'aime, qu'avec une mère psycho rigide coincée au dernier degré qui a toujours le mot pour m'énerver ? » Cela commençait bien. Mon petit frère s'étouffa presque de rire et mon regard était fixé sur mon assiette. Soudain plus calme, je reprenais la parole. « Je pense me trouver un job pour l'été. Enfin, pour la famille quoi. » « Tu pourrais nous aider pour .. » « Non papa, je crois que je vais passer. Un poste de caissière ou je ne sais quoi m'ira très bien .. » Ma mère soupira, je lui lançais encore un regard noir.

Lorsque nous étions petites, Emily et moi nous avions inventé une langue pour nous comprendre entre nous mais pas les autres. La langue des jumelles. C'était un lien, et souvent lorsqu'il y a un problème, c'est plus facile pour nous de prononcer des mots dans cette langue là. Et c'était bien la première fois que je m'excusais dans un anglais courant, et non en se cachait derrière notre code. « Câlin de jumelles ? » Emily me sauta au cou, je tomba sur le lit et me débatta histoire de m'en débarrasser. Je lui chatouilla sous les aisselles, car je la connais très bien. Et on ne peut pas me duper sur ma soeur, je connaît tout les petites choses pour la faire rire ou bien pleurer. Emily rirait haut et fort, cela faisait longtemps que je n'avait pas entendu ma soeur rire à ce point. Peut être car elle avait filé un mauvaise passe, et que je n'avais pas été suffisamment là pour la faire changer d'humeur comme dans le bon vieux temps. Nous nous arrêtions de nous chamailler pour retrouver une position normale. Toute cette jugeote m'avait essoufflé, je pris quelques temps pour reprendre mon souffle. Mais avant que je puisse prononcer quelques mots, ma mère nous appela pour le dîner. « Les filles, vous venez manger ? »

Cela faisait un moment que nous n'avions pas eu un dîner avec la famille au complet. Généralement, Emily n'étais pas au rendez-vous, et avant il y avait toujours mon glandu de petit ami Sam, qui me servait strictement à rien peut être à essayer de faire marcher les affaires de papa et encore... La dernière fois que nous avions eu un diner en famille, c'était la première fois qu'on était revenu dans la maison après que les deux huissiers de justice sont venu débarrasser toutes nos affaires. On avait partagé quelques pizzas à même le sol, mais on était heureux comme tout de revoir notre famille réuni et notamment Papa et Maman s'embrasser. A présent, nous avions une table pour s'assoir et l'essentiel pour manger. Papa, Maman et James étaient assis à la table lorsque nous sommes arrivés. James était comme d'habitude accoutré tel une femme élégante, oui, car mon frère avait des délires psychotiques sur la femmes. Son ambition était de devenir gynécologue, si il ne devenait pas transsexuel avant. Il prenait un malin plaisir de nous observer, moi et Emily, lorsqu'on était sous la douche. Certaines pensés qui traversent sont esprit sont vraiment incompréhensible. Mais j'aimais bien lui taper dessus lorsque j'avais une raison. Et je le voyais, devant moi, avec sa petite tête toute blonde. J'avais une forte envie de lui tapoter la tête, ce que je fis dans un bref élan. « Maman, Katie m'a encore frappé » Comme à son habitude, James pleurnichait. Mon frère était loin d'être un homme, un vrai. « Katie, je t'ai déjà dit d'aller doucement avec ton frère »

Je m'assis en face de mon frère. Papa, dans au bout de la table, consultait les plans de la machine qu'il venait d'inventer, car il se prenait pour un grand génie de l'invention maintenant. « Je crois que cette machine a de l'avenir ! » il n'avait pas encore lâché son ambition de réouvrir son centre de fitness. Borné. Ma mère remarqua la présence d'Emily, et ne s'empêcha pas de faire une remarque. « Ha, Emily, nous avons pour une fois l'honneur de t'avoir à notre table ... » Je ne pense pas que c'était la remarque à faire, surtout qu'Emily réagissait vite, et blessait lorsqu'il s'agissait de répliquer à ma mère. « Est-ce que tu serais jalouse parce que je préfère passer du temps avec Naomi, la femme que j'aime, qu'avec une mère psycho rigide coincée au dernier degré qui a toujours le mot pour m'énerver ? » Le repas commençait de mieux en mieux. Je voulait tenter de détendre l'atmosphère qui commençait à être tendu. « Emily, annonce leur ce que tu m'as dit tout à l'heure. » Je lança un regard bref vers ma soeur qui semblait s'être calmé. « Je pense me trouver un job pour l'été. Enfin, pour la famille quoi. » « Tu pourrais nous aider pour .. » Mon père commençait comme à son habitude de nous brancher pour l'aider à remettre sur pied son gymnase. « Non papa, je crois que je vais passer. Un poste de caissière ou je ne sais quoi m'ira très bien .. » « Et moi, je pense pouvoir aller t'aider, maman, chez l'esthéticienne dans le but de gagner de l'argent pour réouvrir notre agence de mariage. » Ma mère me regarda, elle n'osait pas me casser mes projets mais je le sentait qu'elle ne croyait pas en cette idée. « Quoi ? Qu'est ce qui ne va pas. » « Je sais pas si ça va marcher, ma chérie, si ça n'a pas marché une première fois, ça ne risquera pas de marcher une deuxième. » Maman ne souhaitais pas retomber dans un échec. Pourtant elle m'avait toujours dit qu'il fallait toujours avoir un but dans la vie, et qu'il fallait tout donner pour parvenir à le réaliser. « J'essaye de trouver une solution pour sortir de la famille de la merde dans laquelle Papa nous a foutu, et par la même occasion de faire quelques choses de ma vie. Tu sais très bien que j'arriverais pas devenir comme toi, que de tout façon mes rêves de gamines sont foutues, que la famille parfaite je ne la connaitrais pas. Et tu continue de ne pas croire en ta fille. Tu peux pas comprendre que je puisse réussir dans un domaine dans lequel tu as échoué ! » j'essayais en vain de lui faire mal, mais c'était moi que ça touchait. Je croit qu'on avait tous envie que les emmerdes s'arrêtent et que nous retrouvions notre vie tranquille et heureuse que nous connaissions avant. Mais tout le monde était sur les nerfs.

(je n'ai pas fait les couleurs car internet me joue des tours)

L'esprit des jumelles, la force des jumelles, les pouvoirs des jumelles. C'était un petit monde que nous inventions à deux, et dans lequel nous mettions qui nous voulions. Comme un sanctuaire, quelque chose où l'on pouvait se recueillir, sans avoir à supporter les cris de telle ou telle personne. Souvent, dans le cercle, Katie avait amené son petit ami ce que je ne cautionnais pas. Elle ne les aimait pas, et je savais bien pourquoi ils restaient avec elle. Elle était belle et sexy, il ne fallait pas ce le cacher, et aimais jouer de son corps pour avoir ce qu'elle voulait. Moi, je n'y avais laissé entrer personne, jusqu'à il y a presque deux ans maintenant. Naomi. Elle faisait partie de moi comme Katie, elle était une petite partie de mon cœur qui n'était réservée qu'à elle, et cela n'avait pas été bien accepté au sanctuaire des jumelles. Surement que sa blondeur ne plaisait pas au monde rouge de Katie, peut-être que sa repartie était jalousée. Tout n'avait pas été rose. Et pourquoi cela le serait ? Il était bien évident que la vie était parsemée d'embûches. Des bonnes embûches parfois, qui valait qu'on se batte pour elles, comme Naomi. Parfois des petites qui ne servaient à rien. Ce que j'avais été inquiète, par exemple, lorsqu'elle s'était faite taper avec une pierre par Effy ! Je lui en avais tellement voulu, à cette dernière. C'était là que le lien des jumelles réapparaissait, que nous nous sentions seules face au monde. Bien sûr, nous aimions toutes deux ignorer qu'il existait ce lien invisible qui nous reliait, nombril à nombril peut-être, mais certains aspects en étaient apparents. Comme cette langue que nous avions inventée, plus jeune. Je ne voulais pas me disputer avec elle, j'essayais de ne pas le faire. Combien de temps avions nous perdu en nous bagarrant pour tout et pour rien ! Et je repensais à la fête de fin d'année scolaire, l'année dernière, où nous nous étions brutalement affrontées. Tout cela était derrière nous, et je pensais qu'elle avait enfin accepté que j'étais lesbienne, et que j'aimais une femme incroyable.

Certains, ma mère en fait, étaient moins emballés que moi par rapport à cette nouvelle intrusion dans le jardin secret. Et pourtant, ils n'en faisaient pas partie, pourquoi s'occuper de nos propres affaires quand ils géraient tellement mal les leurs ? Pourquoi avions-nous été expulsés, à leur avis ? Ce n'était pas ma faute. Ce n'était pas de la faute de Katie. Je mettais toute la faute sur ma mère, qui était ma plus grande ennemie depuis des années. C'était avec elle que j'avais appris à répliquer, à me rebeller, à faire de mauvaises choses. Car subrepticement, elle m'encourageait à les faire, ces « erreurs » comme elle les appelais. Si elle ne mettait pas autant de pression sur moi, si elle arrêtait de me comparer à ma sœur, surement que tout irait très bien ! Mais non. J'étais la tare de la famille, et Katie était l'enfant modèle. J'avais été jalouse d'elle pendant un moment, et puis, j'avais laissé passé. J'étais Emily, quelqu'un à part entière, et pas une réplica de ma sœur. Je pouvais lui ressembler de physique, mais mentalement, nous étions plutôt opposées. Ce que ma mère me reprochait. « Et moi, je pense pouvoir aller t'aider, maman, chez l'esthéticienne dans le but de gagner de l'argent pour réouvrir notre agence de mariage. » J'essayais de me calmer, à cause de ce qui avait été dit précédemment. Elle ne perdait jamais une occasion, vraiment jamais ! Mais Katie m'avait aidé, parce qu'elle sentait que cela me rendait mal, parce qu'elle savait tout de moi et que je savais tout d'elle, parce que nous avions ce lien indéfinissable. C'était peut-être petit, mais cela signifiait grand pour moi. Je lançais un regard vers ma mère qui ne semblait pas approuver. De toute façon, cette femme était une froussarde, c'était évident. « Quoi ? Qu'est ce qui ne va pas. » « Je sais pas si ça va marcher, ma chérie, si ça n'a pas marché une première fois, ça ne risquera pas de marcher une deuxième. » Je plissais fort les yeux et serrais les poings, rentrant mes ongles dans mes paumes. Cela n'allait pas plaire à Katie, je sentais déjà des ondes négatives qui venaient de son côté.

« J'essaye de trouver une solution pour sortir de la famille de la merde dans laquelle Papa nous a foutu, et par la même occasion de faire quelques choses de ma vie. Tu sais très bien que j'arriverais pas devenir comme toi, que de tout façon mes rêves de gamines sont foutues, que la famille parfaite je ne la connaitrais pas. Et tu continue de ne pas croire en ta fille. Tu peux pas comprendre que je puisse réussir dans un domaine dans lequel tu as échoué ! » Je me levais brutalement. Le temps que tout le monde me regarde et je criais « FUCK YOU ! Fuck you mom, fuck you dad. » Et je me rasseyais, les larmes aux yeux. Je n'étais pas aussi forte psychologiquement que ma sœur, et je suivais trop les sentiments qui venaient en moi. « Qu'est-ce que tu as dit ? » « Tu as très bien entendu. Tu ne vois pas tous les efforts que Katie fait pour que cette famille aille mieux ? Est-ce que tu lui a seulement dit merci pour tout ce qu'elle a fait ? Est-ce que tu t'es seulement sentie coupable de ne pas avoir confiance en elle comme tu devrais le faire ? Tu ne te sens pas coupable d'être une horrible mère, même pas capable de croire en ses enfants ? » J'arrêtais cette suite d'interrogations, en me frottant les yeux. « Parles mieux à ta mère Emily. » « Oh et maintenant c'est celui qui nous a mis dans cette situation qui se met à parler ? Blablabla, tout ce que tu dis rentre par une oreille et sort par l'autre, tout simplement parce que tu n'arrives pas à passer au stade adulte et que tu es resté à la case petit enfant ! » Je regardais Katie, prête à exploser. « Moi qui ait sacrifié un bel été pour vous aider, enfin NOUS qui avions prévu de vous aider. Je me demande ce que je fais encore dans cette maison. S'il n'y avait pas Katie et James .. » « Sors de table. » J'écarquillais les yeux et me tournais vers ma mère. « Quoi ? » « Tu m'as très bien compris ! » « Non. » « Quoi ? » « Arrête de dire quoi, quoi, quoi, tu m'as très bien entendu. Des vérités doivent sortir des bonnes bouches, et à défaut d'être celles des parents, ça sera de celles des enfants. »